Plus de 740.000 euros seront attribués par la Fondation contre le Cancer
Pour la première fois des projets d’études s’ajoutent aux projets opérationnels
Le 14 mars 2023, la Fondation contre le Cancer avait lancé son appel annuel à projets pour ses « Grants Sociaux ». Il s’agit de financements accordés à des projets susceptibles d’entraîner un impact favorable sur le bien-être psychosocial et la qualité de vie des personnes atteintes de cancer ou de leurs proches. Cet appel s’inscrit dans l’une des missions importantes de la Fondation, afin de soutenir les acteurs qui s’engagent dans cette démarche sur le terrain.
Depuis 2013, les appels à projets sociaux ont accueilli de nombreux projets opérationnels variés, proposant tous une amélioration de la qualité de vie du patient et de son entourage.
En 2023, la Fondation a ressenti la nécessité de soutenir également des projets permettant d’améliorer les connaissances en matière d’identification des besoins réels des personnes confrontées au cancer. Afin de pallier cette nécessité, nous avons décidé d’étendre le champ des « Grants Sociaux » aux études.
Un Conseil Social national indépendant composé de 9 membres experts médicaux et sociaux, et de 3 patients ou ex-patients et aidants proches s’est tenu le 12 octobre 2023 pour sélectionner les projets.
Sur les quarante-sept dossiers soumis, 24 au total ont été retenus.
Appel à projets opérationnels
Pour la Fondation contre le Cancer, une vision holistique de la santé doit se traduire par une approche intégrative pour les personnes atteintes de cancer. Dès le moment du diagnostic, une attention particulière doit être accordée à la relation entre le soignant et le patient, à la personne « derrière » le patient et au bien-être de la personne atteinte de cancer. Dix-huit projets opérationnels s’inscrivant dans cette approche ont donc été sélectionnés, pour un montant total de 505.969 €.
Ces projets visent à soutenir des initiatives destinées à faciliter la vie des patients, ou des soins visant au mieux-être, ou du soutien psychologique tant pour le patient que pour ses proches.
Parmi ceux-ci, un projet original « Pass-ages » propose à Bruxelles un tout nouveau lieu intergénérationnel qui accueille, héberge et accompagne conjointement des personnes en début et fin de vie.
« Pass-ages souhaite faire vivre et découvrir sa maison de mourance par des activités de jour à destination de personnes atteintes d’un cancer et leurs aidants proches. L’idée est de proposer de façon hebdomadaire, quelques heures de bon temps à Pass-ages, du repos, l’occasion d’échanger avec d’autres qui traversent des réalités semblables » nous confient Isabelle Verbist, initiatrice et co-fondatrice du projet et Marc Bouteiller, coordinateur.
Un autre projet, « Raconteurs de récits de fin de vie » propose un instrument innovant, unique et réalisable dans le cadre du quatrième pilier des soins palliatifs – l’attention portée aux besoins spirituels et existentiels du patient – . Il est intégré dans l’approche existante des soins palliatifs à l’UZ Gent.
» Ce projet est le fruit d’une collaboration entre l’UZ Gent et Amfora vzw, une organisation qui aide les gens à parler d’adieu lorsque la fin est proche. Cela se concrétise par une conversation qui mène à un récit écrit d’un patient en fin de vie. Cette approche est désormais considérée comme une valeur ajoutée dans le cadre des soins palliatifs. » commente – Hilde Ingels, Amfora .
C’est cette même méthodologie qui sera utilisée dans le cadre de ce projet : des « Raconteurs » formés et expérimentés par Amfora donneront aux patients en soins palliatifs de l’UZ Gent (service d’oncologie) l’occasion de faire le point sur leur vie et de partager un héritage tangible et spirituel avec leurs proches.
Le résultat de ce projet est une feuille de route expliquant, étape par étape, comment intégrer l’offre de récits de fin de vie à l’échelle de l’hôpital dans le cadre des soins aux patients palliatifs. Ce texte sera également utile à d’autres hôpitaux en Flandre ».
Appel à projets d’études
Ces projets d’études visent à favoriser une meilleure compréhension des besoins des patients. Sixprojets ont été retenus pour un montant total de 236 714 €.
Parmi ces projets, « Je pédale pour mon traitement » propose une étude interventionnelle afin de définir l’intérêt de la mise en place d’une activité physique en début de traitement de chimiothérapie en hôpital de jour. Si de nombreuses études ont démontré que l’activité physique est très bénéfique pour les patients atteints de cancer, avec de nombreux hôpitaux qui proposent des programmes d’activité physique, la plupart des patients ne participent pas à ces programmes.
L’hôpital de Libramont a développé un programme d’activité physique qui se déroule en concomitance avec le traitement anticancéreux à l’hôpital de jour. « En collaboration avec l’oncologue médical et les infirmières, le kinésithérapeute prend en charge le patient pendant son traitement. Le même jour, dans le même service, le patient est sensibilisé à l’activité physique, a l’occasion de la pratiquer, reçoit sa perfusion et reçoit des instructions pour l’activité physique à domicile jusqu’à son prochain rendez-vous » explique Frederic Forget, oncologue au centre hospitalier de l’Ardenne. Cette étude a pour but d’objectiver les résultats, de prouver que cette méthode est utile pour le patient et de la partager avec d’autres centres.
Un autre projet sélectionné de l’UZ Gent étudie le Développement et la mise en œuvre de réunions en réseau en tant qu’intervention psychosociale pour les enfants atteints de cancer et leurs parents.
Lorsqu’un enfant est diagnostiqué avec un cancer et qu’il subit un traitement intensif, la famille doit s’adapter à une nouvelle situation stressante dans un laps de temps très court. Il s’agit d’un parcours difficile où le patient, la famille et le réseau ont souvent une connaissance insuffisante des besoins et des attentes de chacun. Les relations sont souvent tendues.
« L’objectif de ce projet pilote est de développer et de mettre en œuvre des réunions en réseau qui rapprochent les patients, les parents et leurs réseaux sur la base de résultats probants. L’idée est d’engager une conversation à des moments clés du parcours, non seulement avec le patient et ses parents, mais aussi avec ses proches. Les proches choisis par le patient et ses parents peuvent être des membres de la famille, mais aussi des amis, des camarades de classe, des enseignants, des membres du club sportif…. Ils reçoivent des informations sur la maladie et le traitement de la part des prestataires de soins de santé, le patient et les parents aidant à décider de ce qui est dit et de ce qui ne l’est pas. Sur la base d’entretiens et de questionnaires, le contenu d’une réunion axée sur le réseau est déterminé, les expériences sont cartographiées et les réunions sont organisées, évaluées et optimisées » commente Sofie Moreels, UZ Gent.
Els Decoster, PhD Responsable du Département Grants de la Fondation contre le Cancer commente: « Nous sommes fiers de pouvoir répondre aux besoins du terrain. Et, pour soutenir les patients et leurs proches, en plus de projets opérationnels de grande qualité, pour la première fois nous financerons également des études ».
Rappelons que le financement de ces projets est rendu possible grâce à la générosité des donateurs qui nous permettent, chaque jour un peu plus, de transformer l’espoir en victoire !