Durant l’été, le cancer de la peau revient sur le devant de la scène. Et ce n’est pas un hasard : une trop grande exposition aux rayons UV du soleil est un facteur de risque important pour le développement de ce cancer. Heureusement, la plupart des cancers de la peau se traitent aujourd’hui assez facilement. Du moins, en l’absence de métastases… S’il y a des métastases, le pronostic est moins bon. Au Centre de Biologie du Cancer de la KU Leuven, le professeur Jean-Christophe Marine et son équipe cherchent des moyens d’empêcher le développement des métastases du mélanome. Il nous en dit plus dans son interview.
Quel est le sujet de vos recherches, Professeur Marine ?
« Nous tentons de comprendre comment le mélanome se propage à d’autres organes, y compris des organes vitaux. Le mélanome se forme au niveau de la peau, mais se propage ensuite au foie, aux poumons et même, dans les cas les plus graves, au cerveau. Ce sont les métastases qui causent le décès des personnes atteintes d’un cancer de la peau.Nous voulons découvrir comment réduire, voire éliminer, le risque de métastases du mélanome. »
De quelle façon vos recherches contribuent-elles à prévenir les métastases ?
« Nos recherches ont permis de montrer que seule une très petite minorité des cellules de la tumeur primaire est responsable des métastases. Nous les appelons « cellules initiatrices de métastases » (MIC). Nous cherchons maintenant à savoir si d’autres cellules du microenvironnement de la tumeur reprogramment les cellules cancéreuses en CMI. À partir de là, nous pourrions mettre au point un traitement qui agirait sur les cellules reprogrammatrices. Je ne sais pas si, à long terme, nous serons en mesure d’empêcher la formation des CMI, mais s’il s’avère que leur conception ne peut être évitée, nous voulons être en mesure de les détruire immédiatement. »
Sans entrer dans les détails, où en sont actuellement vos recherches ?
« Nous essayons de suivre les cellules cancéreuses dans l’organisme. Dès qu’elles acquièrent la capacité de métastaser, elles prennent une couleur rouge. Nous pouvons alors les isoler, les étudier et réfléchir à la manière de les détruire. Notre objectif est de les isoler dans le sang, car c’est là qu’elles sont faciles à atteindre. Il faudra encore beaucoup de recherches avant d’arriver à ce stade-là, mais lorsque nous y parviendrons, les résultats seront révolutionnaires, y compris pour d’autres cancers que le mélanome ».
Surveillez votre peau !
La recherche sur le cancer est essentielle, tout comme l’est la prévention. Découvrez nos pages en lien avec la prévention. Vous y trouverez toute une série de conseils mais aussi, des réponses aux questions les plus fréquentes en lien avec l’exposition aux rayons UV du soleil.
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N’avons-nous pas déjà beaucoup progressé dans la lutte contre le mélanome ?
« Nous avons accompli d’énormes progrès ! Lorsque la recherche sur le mélanome a réellement démarré il y a douze ans, il s’agissait d’une maladie dévastatrice et mortelle. Aujourd’hui, les patients atteints de mélanome ont une chance sur deux de survivre à long terme à leur maladie. C’est tout à fait impressionnant. »
Quels arguments utiliseriez-vous pour convaincre les gens de soutenir la recherche sur le cancer ?
« Voyez ce que la science a apporté à tant de patients au cours des dernières décennies ! C’est tout simplement renversant. Si les donateurs et donatrices de la Fondation contre le Cancer continuent à soutenir la recherche scientifique, nous pouvons espérer qu’un jour viendra où plus personne ne mourra du cancer. Et c’est bien cet objectif-là que nous voulons tous atteindre, n’est-ce pas ? »