La vitamine E est une vitamine liposoluble. Elle est constituée d’un mélange de 8 molécules, dont l’alpha-tocophérol qui est la forme la plus active et joue un rôle important en tant qu’antioxydant (1). La vitamine E intervient dans plusieurs processus biologiques comme le maintien de la stabilité de la membrane cellulaire. La vitamine E joue également un rôle dans la régulation des gènes, y compris en ce qui concerne les réponses inflammatoire (2). On trouve principalement la vitamine E dans les huiles végétales (germe de blé, tournesol, colza, maïs,…), les céréales complètes, les fruits à coque et oléagineux (comme les noix), les graines (comme le tournesol) ainsi que dans les produits laitiers.
Les compléments alimentaires contenant de la vitamine E sont parfois utilisés pour :
Cependant, les résultats des recherches scientifiques sont discutables et les études sont souvent de mauvaise qualité (3-13). Avant de pouvoir tirer des conclusions, il est donc nécessaire de poursuivre avec d’autres recherches plus fiables.
Plusieurs recherches ont été publiées sur l’utilisation de la vitamine E dans le traitement du cancer. Toutefois, la plupart de ces études sont de petite envergure et présentent de grandes différences entre elles. Ces différences concernent :
De plus, les résultats sont généralement confus et la qualité des études est faible.
À l’heure actuelle, il n’existe pas suffisamment de preuves pour affirmer que la vitamine E pourrait guérir le cancer.
Il n’est pas certain que la vitamine E ait un effet atténuant sur les effets secondaires des traitements anticancéreux dus à la radiothérapie ou à la chimiothérapie. Cela est dû aux grandes différences entre les études et à leur faible qualité.
À l’heure actuelle, il n’y a donc pas suffisamment de preuves que la vitamine E contribue à atténuer les effets secondaires des traitements anticancéreux.
Les recherches scientifiques sur la prévention du cancer par la consommation de vitamine E, que ce soit par l’alimentation ou par des compléments, ne sont pas convaincantes. De plus, une consommation excessive de vitamine E pourrait augmenter le risque global de mortalité ( 13, 19-29, 35). Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer la valeur clinique de ces constatations.
La vitamine E est généralement reconnue comme sûre à court terme. Un apport supérieur à la quantité journalière recommandée peut entraîner des effets secondaires, tels que :
Il est donc préférable de respecter l’apport journalier recommandé (AJR) d’environ 11 mg pour les femmes et 13 mg pour les hommes. Cette quantité peut être obtenue par une alimentation saine. La limite maximale absolue tolérable est de 150 mg par jour (2). Des études à long terme incitent à la prudence puisque la vitamine E pourrait augmenter la mortalité globale (35).
En raison de son action antioxydante, la vitamine E pourrait réduire l’effet des traitements ayant une action oxydante. Parmi ces traitements, on peut citer la radiothérapie, les cyclophosphamides, la dacarbazine, les analogues du platine, les anthracyclines et les antibiotiques antitumoraux tels que la bléomycine et la mitomycine. Il y a cependant une marge entre la théorie et la réalité clinique. À l’heure actuelle, il n’existe aucune preuve que cela soit cliniquement pertinent (33).
Lorsque la quantité quotidienne recommandée de vitamine E est respectée, aucune autre interaction n’a été décrite.
Des doses plus élevées de vitamine E pourraient interférer avec certains médicaments.